Les années Chazal Au début des années 90, Vincent Lavenu rencontre Alain Chazal et lui fait par de son projet de créer une équipe professionnelle. Aussitôt celui-ci fit confiance au Savoyard et engage 6 millions de francs de son entreprise de charcuterie dans le cyclisme pour une durée indéterminé. Ainsi l’année 1992 voit la venue de l’équipe Chazal-Vanille et Mûre dans le peloton. L’effectif est modeste, mais comporte quelques coureurs de talent. Patrice Esnault remporte la première victoire de l’équipe à la mi-mai dans Paris-Camenbert. A la fin de l’année, un jeune Estonien devient stagiaire et remporte la première étape de Paris-Bourges, devant le gratin du sprint de l’époque. Il s’appelle Jaan Kirsipuu et il fera reparler de lui par la suite. En 1993, les sponsors Vetta et MBK arrivent pour soutenir l’équipe. Du côté des coureurs, Eric Caritoux, vainqueur d’une Vuelta et ancien double champion de France, est recruté. L’équipe progresse encore et elle participe à son premier Tour de France. L’année 1994 voit une stagnation des performances de l’équipe, mais le bon comportement des Caritoux, Kasputis ou Manin au Dauphiné permet à l’équipe de participer de nouveau au Tour de France. Des coureurs renommés arrivent en 1995, après le départ en retraite d’Eric Caritoux, qui aura beaucoup apporté à l’équipe en deux ans. Jean-François Bernard, Bruno Cornillet ou Gilles Delion font partie à l’époque des meilleurs coureurs français. Malheureusement ils sont en fin de carrière ou pas tout à fait remis de blessures. La saison est raté et l’équipe participe à sa première Vuelta afin de trouver un repreneur, Chazal ayant décidé de se retire à la fin de l’année. Le bilan des ces quatre premières années est mitigé. Le budget n’était sûrement pas suffisamment conséquent pour développer une équipe compétitive. Cette période aura vu arriver tout de même la révélation de bons coureurs comme Kirsipuu, Kasputis ou encore Chanteur. Cependant, fin 1995, l’équipe n’a plus de sponsor et seuls une demi-douzaine de coureurs font encore confiance à Vincent Lavenu. Casino "C’est votre équipe" ! Toujours sans sponsor courant janvier 1996, Vincent Lavenu est obligé de lancer une souscription auprès des supporteurs de l’équipe. Il signe également un accord de partenariat avec les superettes Petit Casino. Armand De Las Cuevas, un des meilleurs coureurs français mais sortant d’une saison ratée, est engagé parmi les néo-pros que sont Agnolutto, Gougot ou Bessy... L’année est plutôt réussie, malgré la méforme persistante de De Las Cuevas. Les néo-pros se révèlent et les anciens de Chazal restés fidèles (Kirsipuu, Kasputis, Chanteur ou Mengin) s’affirment. Malheureusement, malgré la performance d’Arturas Kasputis au Dauphiné (victoire d’étape et plusieurs jours leader), l’équipe n’est pas retenue au Tour. Elle participe de nouveau à la Vuelta où Chanteur et Gougot rentrent dans les 30 premiers. Entre temps, le groupe Casino a décidé d’augmenter considérablement sa participation et à la fin de l’été, le tout nouveau champion olympique Pascal Richard est recruté. Vincent Lavenu va enfin disposer du budget conséquent. Casino Plein Pot En 1997, avec Pascal Richard, de nombreux coureurs confirmés arrivent (Durand, Massi, Jaermann, Elli ou Saligari). L’année commence en fanfare avec la victoire de Rodolfo Massi au Tour du Haut Var et la 2e place d’Alberto Elli à Milan-San Remo. Le point d’orgue de l’année est probablement le Tour de Suisse où Christophe Agnolutto, l’emporte grâce à une échappée au long court et une résistance formidable dans la montagne. Jaan Kirsipuu, grâce à sa régularité devient l’un des meilleurs sprinters mondiaux. Les autres anciens de Petit Casino, participent à la fête, Stéphane Barthe devenant champion de France et Philippe Bordenave finissant 12e de la Vuelta. Le Tour de France n’est pas une franche réussite, malgré l’excellent comportement d’Elli, Chanteur ou Gougot. A la fin de la saison l’équipe est 12e mondiale mais son potentiel n’a pas tout à fait été exlpoité, Pascal Richard ayant été blessé une bonne partie de la saison. C’est également en 1997, que le groupe d’assurance AG2R Prévoyance apparaît sur le maillot. Plus qu ‘un coureur, c ‘est une équipe qui a marqué la saison 1998 : 68 victoires du GP du Grand Prix d’ouverture La Marseillaise (Marco Saligari) à Paris-Tours (Jacky Durand) en passant par la Flèche wallonne (Bo Hamburger), l’Amstel Gold Race (première victoire en Coupe du Monde avec Rolf Jearmann), ou encore les étapes des grands Tours (première victoire au Tour avec Duran, puis suivront Massi au Tour également et Kirsipuu à la Vuelta), les hommes de Vincent Lavenu ont toujours été présent tout au long de la saison. Seize d’entre-eux ont goûté aux joies de la première marche du podium. L’équipe Casino est classée au second rang mondial à la fin de la saison 1998. Cependant Vincent Lavenu voit ses meilleurs éléments le quitter, en effet les affaires de dopage (Massi interpellé en plein Tour de France) ont mis un frein à l’investissement de leur principal sponsor Casino qui annonce son retrait financier pour la fin 1999. Alexandre Vinokourov, révélation de la précédente saison, endosse pour la saison 1999 le statut de leader. La saison 1999 est tout aussi réussie avec les victoires au Dauphiné (Vinokourov) ou au Midi-Libre (Benoît Salmon). Jaan Kirsipuu explose littéralement et obtient sa première victoire d’étape au Tour de France. Six jours en jaune suivront. AG2R Co-sponsor de l’équipe, AG2R Prévoyance apporte son soutient financier pour 3 ans à l’équipe de Vincent Lavenu. Le distribuer d’articles sport Décathlon rentre pour la première fois dans le sport professionnel en devenant soutient matériel de l’équipe. Le budget est cependant revu à la baisse et Vincent Lavenu doit laisser partir Alexandre Vinokourov pour la puissante équipe Telekom. Il est remplacé par son compatriote Andrei Kivilev qui s’épanouira en étant pour la première fois de sa carrière leader d’une équipe. Kirsipuu marque quelque peu le pas, mais apporte à l’équipe son quota habituel de victoires. Le point d’orgue de la saison 2000 sera sans nul doute la victoire de Christophe Agnolutto à Limoges sur le Tour de France. Malgré ces performances, l’équipe est rétrogradée en fin de saison en deuxième division. L’équipe mise encore et toujours sur son sprinteurs Jaan Kirsipuu qui remporte 18 victoires en 2001 ! Ludovic Capelle, Champion de Belgique, en est la rampe de lancement idéal comme l’illustre la magnifique victoire sur le Tour de France à Strasbourg. L’équipe remonte ainsi en première division à la fin de l’année En 2002 le départ du grimpeur Benoît Salmon est compensé par l’arrivée du Basque Inigo Chaurreau entrée dans les 20 premiers du Tour de France 2001 et de son jeune cousin Mikel Astarloza. L’année est difficile en grande partie à cause de la blessure de Jaan Kirsipuu après Paris-Nice. Il était pourtant parti de nouveau pour une grande saison et avant remporté sa première semi-classique pavée lors de Kuurne-Bruxelles-Kuune. Il ne reviendra que lors du Tour de France où il remportera de nouveau une victoire d’étape à Rouen. Alexandre Botcharov sur les routes du Tour notamment, et Ludovic Turpin sur les épreuves françaises ont confirmé leurs potentiels. Les qualités du néo pro Nicolas Portal laissent également augurer de beaux coups d’éclats. Pour 2003, l’équipe recrute le meilleur Français de l’époque avec Laurent Brochard. Cette année voit le retour des hommes de Vincent Lavenu aux premières places des palmarès, en grande partie grâce à ses deux trentenaires Brochard et Kirsipuu. Inigo Charreau affirme enfin son statut de leader sur les courses à étape et Andy Flickinger fait maintenant partie des meilleurs Français sur les courses en lignes. Les révélations de l’année se nomment Astarloza, Portal et Scanlon. L’année 2004, est l’année de tous les dangers car à la fin de l’année seules une vingtaine d’équipes seront retenues pour la future super compétition de l’UCI, le Pro Tour. Ainsi l’équipe recrute le sprinter Jean-Patrick Nazon et le grimpeur Stéphane Goubert. Ces deux coureurs rempliront parfaitement leurs rôles en remportant respectivement une étape du Tour et en finissant 20e de ce même Tour de France. Kirsipuu et Brochard sont toujours là pour remporter des courses. Mais cette année sera marquée, par une malchance qui poursuivra l’équipe toute l’année. La saison n’est pas commencée qu’un incendie dévaste le local contenant les nouveaux vélos. Les coureurs sont aussi touchés par les maladies (mononucléoses pour les cousins basques Chaurreau et Astarloza) et les blessures (entre autres, Turpin ou Mondory ne pourront quasiment pas courir de l’année). Le printemps est marqué par une collection de deuxièmes places. Heureusement le Tour de France est une franche réussite avec les victoires d’étapes de Nazon et Kirsipuu lors de la première semaine. Les efforts de Vincent Lavenu ne seront pas récompensés, l’équipe n’est pas retenue pour le Pro Tour. Brochard et Kirsipuu (présent depuis le début) quittent l’équipe. En 2005, l’équipe évoluera à un échelon inférieur, mais elle possède un effectif revanchard qui lui permettra de briller et qui aura cœur à démontrer qu’elle avait le niveau pour le Pro Tour.