Si le Tour de France 2014 a marqué l’avènement au plus haut-niveau de deux pépites du cyclisme tricolore -Thibaut Pinot et Romain Bardet -, il a également permis de se rendre compte des qualités d’un coureur plutôt méconnu du grand public malgré ses résultats, Jean-Christophe Péraud. Pas vraiment du genre à tirer la couverture à lui ou à chercher la reconnaissance médiatique, le Toulousain ne peut plus se cacher cette fois. Déjà auteur d’une superbe saison 2014 – vainqueur du Critérium International, d’une étape du Tour méditerranéen (2e au général), 3e du Tour du Pays basque et 4e de Tirreno-Adriatico -, il est dans une forme exceptionnelle sur ce Tour de France dont il occupe la 3e place au général à trois jours de l’arrivée. C’est d’ailleurs le seul à avoir réussi à suivre le maillot jaune Vincenzo Nibali à deux reprises dans la montagne (à Risoul et au Pla d’Adet), alors que ses qualités de rouleur devraient lui permettre de rester sur le podium samedi soir après le contre-la-montre entre Bergerac et Périgueux (55 km).

Coureur complet issu du VTT, il a été vice-champion olympique à Pékin en 2008 derrière la référence Julien Absalon, "JC" n’est venu que sur le tard sur la route en 2010, à 32 ans, chez Omega Pharma-Lotto, avant de rejoindre dès l’année suivante l’équipe de Vincent Lavenu, AG2R-La Mondiale. Quatre ans plus tard, ce dernier dispose du coup d’une fraîcheur que d’autres coureurs plus jeunes que lui n’ont déjà plus. En dépit de ses 37 ans, il a d’ailleurs prolongé pour deux années [..]

Derrière son image de garçon raisonnable et réfléchi que lui confère son poste d’ingénieur chez Areva, qu’il retrouvera dès la fin de sa carrière, se cache également un véritable compétiteur, capable de se surpasser. "Après l’étape de Chamrousse où il n’était pas au top, il aurait pu se dire physiquement je ne suis pas si bien que ça. Mais lui au contraire, dès que Nibali a attaqué dans Risoul il y est allé. Il est bac +8 et ingénieur, mais, sur le vélo, il ne réfléchit pas, il y va. Il m’a dit, on verra bien, si les jambes s’arrêtent en route, je ferai l’îlot directionnel (rires). C’est JC. J’essaye vraiment de m’en inspirer, car, moi, je suis toujours en train de calculer", nous avait confié, lors de la journée de repos, un Romain Bardet, heureux de pouvoir apprendre au contact de son aîné.

Jean-Christophe Péraud n’est plus qu’à quelques kilomètres d’un podium sur le Tour. Pas vraiment du genre à s’épanouir dans le cirque médiatique, ce dernier ne boudera pas pour autant son plaisir sur les Champs-Elysées s’il a le bonheur d’être récompensé.

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